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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 10:25

 

 

 

Sanam Marvi, chant

 

Accompagnée par Ali Babar (ney), Ajmal Muhammad (tabla), Amanat Ali (harmonium)

 

  

 Il aura fallu un certain temps avant d'entrer véritablement dans le concert de Sanam Marvi, premier du genre sur une scène européenne, et pas des moindres (au Théâtre de la Ville - salle des Abbesses). Les plus surpris ont été manifestement les ingénieurs du son, qui ne sont pas arrivés à prendre la mesure de cette voix venue du Pakistan. Résultat : une voix à la maturité déjà affirmée qui, lorsqu'elle partait dans les aigus, était perçue comme trop forte.

 

 Nous sommes pourtant habitués à la présence de musiciens pakistanais au Théâtre de la Ville, notamment des chanteuses renommées comme Abida Parween (admirée par Sanam Marvi) ou la pashtoune Zarzanga, venue à plusieurs reprises dans la grande salle. La jeune chanteuse de 26 ans, mariée et mère, offre alors, au début du concert, des impressions contrastées : voix forte, légèrement éraillée, pour un visage encore juvénile ; la puissance vocale masquant à peine un léger trac signifié par quelques raclements de gorge. Il y a quelques années, une grande chanteuse mauritanienne (Ooleya Mint Amartichitt) avait avoué avoir perdu ses capacités vocales, intimidée de chanter devant mille personnes au Théâtre de la Ville.

 

 Ce concert avait pourtant tout pour être intimiste, même si le chant pakistanais est loin du caractère méditatif de la musique indienne, avec ses fameux alap (longs développements). Mais la seule présence de la flûte ney contribuait d'entrée de jeu à enrober la voix de Sanam Marvi d'une nappe sonore délicate. On note également, dans le jeu du joueur de tabla, une tendance - liée à l'imprégnation de la musique indienne - à adopter une technique plus virtuose, moins essentiellement rythmique.

 

 En écoutant Sanam Marvi, peu à peu, l'ombre d'une figure éminente est venue planer sur la scène des Abbesses ; celle de Nusrat Fateh Ali Khan, maintes fois présent au Théâtre de la Ville, et qui a contribué à populariser la musique soufie (qawwali) en France. Sanam Marvi a d'ailleurs chanté plusieurs morceaux déjà interprétés par le défunt maître. Dans son concert, ensemble réduit oblige, il n'y avait pas cette ferveur débridée qu'on connaissait avec Fateh Ali Khan, cette intensité galopante qu'il savait insuffler, épaulé par son groupe. Sanam Marvi a tenté d'impliquer un peu plus le public en réclamant, assez timidement, qu'il frappe dans les mains - pulsation rythmique totalement intégrée dans les cérémonies qawwali. Si le résultat a été assez mitigé, l'émotion ressentie par la jeune chanteuse lors des applaudissements, à la fin du concert, a rassuré quant à l'impact qu'elle a pu laisser chez les auditeurs.

 

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commentaires

W
I’m a huge admirer of Pakistani rock songs. People who like rock music have good taste in music; rock music is more than just compositions. Some of the lyrics are really deep. Honestly, these songs connect me in an emotional way.
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